Le Cid est une œuvre théâtrale, tragi-comédie en vers de Pierre Corneille, dont la première représentation eut lieu en décembre 1636 ou janvier 1637. Rodrigue et Chimène s’aiment, les jeunes amants sont promis au mariage, mais leurs pères se querellent et Rodrigue doit affronter un cruel dilemme, entre l’honneur de son père et l’amour de sa maîtresse. Apres avoir ressenti le besoin de venger son père et donc de tuer le père de Chimène, Rodrigue n’hésite pas à aller voir sa bien aimé, arme à la main encore salie du sang de Don Gormas. Chimène n’en croit pas ses yeux en voyant Rodrigue avec cet objet « Ote-moi cet objet odieux, qui reproche ton crime et ta vie à mes yeux » (vers 859-860). Dans ce passage, cette scène présente toute les caractéristiques des registres tragique et pathétique. Les personnages se comportent avec héroïsme en acceptant un destin fatal, Rodrigue est le héro tragique, pourvu du sens du devoir et de la vertu, il sait que sa gloire viendra récompenser son attitude face à la mort, il ne craint pas de braver les lois humaines et son courage lui permet d’affronter les épreuves du destin. Les malheurs de Chimène et Rodrigue suscitent en nous, lecteurs, de la compassion, de l’attendrissement et la pitié.
Nous pouvons commencer par une première partie qui montre à quel point la question de l’honneur est omniprésente dans cette scène. Les personnages se préoccupent cependant plus de l’honneur de leur aimé, d’où le cotés passionné qui vient s’opposer à la froideur de ce principe moral. De plus ce passage annonce d’ores et déjà la fin de l’œuvre : la fuite de Rodrigue et la séparation des deux amants. Ce qui confère à la scène une tendance des plus tragiques.
L’amour de Rodrigue pour Chimène représente une aimable tyrannie, qui s’oppose à la noble contrainte de l’honneur de son père, il éprouve au plus profond de lui-même l’obligation de venger son père. L’honneur est avant tout vengeance. Mais ils s’intéressent chacun a l’honneur de l’autre : «