Le Cid
« L’héroïsme cornélien n'est autre chose que l'exaltation de la volonté donnée comme souverainement libre et souverainement puissante. La volonté aspire à réaliser ses déterminations, elle est active, de là vient que l'action, chez Corneille, ricoche constamment de la pensée à l'acte, et de l'acte à la pensée. » (Lanson)
Les œuvres cornéliennes sont fortement influencées par la pensée jésuite et le stoïcisme. Ces deux courants se retrouvent dans ses personnages, que l'on appelle plus couramment les héros cornéliens.
Lanson dit que « l'héroïsme cornélien » met bien en avant la volonté qui est décrite comme « libre », « puissante » et « active ». Il affirme aussi que puisqu'elle est « active », « l'action, chez Corneille, ricoche constamment de la pensée à l'acte, et de l'acte à la pensée ».
Nous allons démontrer la véracité de ce propos en expliquant les différentes parties de cette citation.
D'abord, analysons cette volonté. Lanson nous affirme qu'elle est « libre », « puissante ».
La volonté, chez Corneille, est effectivement « libre » ; les personnages dans Le Cid se retrouvent toujours face à un choix entre l'amour et la gloire. Ceci découle du fait que Corneille possède une vision jésuite du monde, ce qui veut dire que l'homme est libre de décider, mais qu'il doit ensuite en subir les conséquences. En effet, personne ne peut vivre sans être contraint à choisir ; la transition entre la situation de l'Infante1, c'est-à-dire son dilemme entre son amour pour Rodrigue et son rôle de monarque, et celle de Rodrigue2, qui se trouve « réduit au triste choix ou de trahir (sa) flamme ou de vivre en infâme », nous montre bien que nous sommes tous monarques de notre « moi intérieur ».
Chez le personnage cornélien, ce dernier est très présent, car il a une haute estime intuitive de soi. Il veut absolument être à la hauteur de ce que les autres attendent de lui, et de ce qu'il attend de lui-même, son « moi-rêvé », son idéal, qui est sa