Le classicisme hollywoodien
L’étude du « Classicisme hollywoodien » éclaire des thèmes fondateurs de la culture américaine. La complexité de cette étude vient du fait que cette période située entre la fin des années 1910 et la fin des années 1950, oscille sans cesse entre une grande hétérogénéité et en même temps une cohérence remarquable. Il est vrai que l’immense diversité des films produits chaque année par Hollywood semble être un obstacle infranchissable pour toute tentative de prise en compte globale de cette période. L’intérêt majeur de ce séminaire sur le « Classicisme » relève ici d’une volonté de mettre en valeur l’altérité entre cette production hétéroclite et sa cohésion formelle, économique et parfois politique. Car pour appréhender le cinéma hollywoodien classique, il faut avant tout rendre compte de l’ambiguïté qui le caractérise : celle inhérente à son système, à son mode de représentation et à ses valeurs enfin, qui flattent la conscience collective tout en exaltant le sentiment individuel… Ce n’est donc pas l’analyse des modes de productions qui est en jeu dans ce séminaire car ils déterminent la répétition mais d’abord la connaissance du contexte comme l’a écrit Jean Loup Bourget, « l’analyse se doit d’être avant tout contextuelle et historique pour parvenir au texte ».[1]
Sans donner de conception figée du classicisme, les séances s’articulent de façon harmonieuse comme autant de définitions possibles de ce cinéma. Nous avons vu avec l’intervention de François Thomas sur Orson Welles comment la légende qui perdure d’un artiste « rebelle et incompris du système hollywoodien » est inexacte. L’intervention s’intitule « Orson Welles 1939-1947, un pur hollywoodien » et montre bien l’ambigüité du statut de réalisateur dans la période du « Classicisme ». Pur hollywoodien car le cinéaste, dans son exigence de liberté a composé avec Hollywood lorsqu’il en avait besoin. Il symbolisait alors l’élan