le clezio
La présence du poète est d’une importance primordiale car elle se révèle étroitement liée au mythe du voyage qui sous-entend le roman; ainsi, dans ces deux prologues, situés dans les années 80, le narrateur remonte le fil de sa mémoire pour rejoindre le temps de ses grands-parents, Jacques et Suzanne. Toutefois, le point de vue que l’auteur tente d’imaginer n’est pas tant celui de Jacques, mais celui de son frère Léon, car c’est lui qui aurait suivi les traces du poète. Ces deux parties anticipent le voyage de Léon, le Disparu (objet de la troisième partie), qui se confond au voyage de l’écriture : Celui que je cherche n’a plus de nom. Il est moins qu’une ombre, moins qu’une trace, moins qu’un fantôme. Il est en moi comme une vibration, comme un désir, un élan de l’imagination, un rebond du cœur, pour mieux m’envoler.