Le commerce des femmes, montaigne, les essais
Les Essais de Montaigne, « De trois commerces » (III,3)
La notion de commerce utilisée par Montaigne véhicule les idées de relation et de communication avec autrui. Les trois commerces évoqués par Montaigne sont les relations sociales avec les hommes, la fréquentation des femmes et la lecture. Le commerce des femmes (I) prend sens si l’on considère en fonction des deux autres commerces (II).
I – « Le doux commerce » des femmes
Les femmes sont reconnues par Montaigne pour leurs attraits physiques (A) et leur commerce ne doit pas être vénal mais conditionné par le désir (B).
A – La prédominance des attraits physiques des femmes
« C’est le vrai avantage des dames que la beauté. » Elles sont considérées comme différentes des hommes. Leurs attraits ne sont pas au niveau intellectuel mais physique, et aucune femme n’en est dépourvue. Il ne tari pas d’éloges envers leur beauté « Le monde n’a rien de plus beau : c’est à elles d’honorer les arts et de farder le fard ». Cependant Montaigne concède qu’elles peuvent parfois avoir également de l’esprit, comme Marguerite de Navarre.
Montaigne n’apprécie pas les femmes savantes. Il accorde que les femmes peuvent s’intéresser aux sciences, mais en se limitant uniquement à certaines. La poésie leur convient car « c’est un art folâtre, et subtil, déguisé, parlé, tout en plaisir, tout en montre, comme elles ». De la philosophie elles ne doivent prendre que la part qui leur permettra de supporter leur existence en tant que femme dans la société. Il y a également l’histoire. « Voila pour le plus, la part que je leur assignerais aux sciences », écrit Montaigne.
B – Un commerce qui doit être alimenté par le désir
Montaigne rejette l’amour vénal et condamne la comédie de surface ainsi engendrée entre hommes et femmes. Si l’on s’engage, il faut le faire réellement, au sens où il doit y avoir un réel désir avec une dimension psychologique. C’est l’imagination en s’enflammant qui va