Le compagnon
Vénérable Maître et vous tous mes fréres et soeurs en vos grade et qualtié,
En ce jour ou notre soeur apprenti va passer au deuxième degré, je ne vais pas me perdre en circonvolutions sur les symboles. je vais tout simplement évoquer avec vous la fraternité. L’apprenti maçon est invite, avec la perpendiculaire, à plonger au fond de lui-même. Le fil à plomb lui indique la direction: dans le silence auquel il est contraint, bien à l’abri dans l’ombre protectrice de la colonne du Nord, il travaille sa pierre, travaille sur la connaissance de lui-même. “Visite l’intérieur de la terre et, en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée”.
Quand il devient compagnon, il prend le baton de pelerin pour explorer le monde et pour aller à la découverte des autres. Il passe ainsi de la dimension individuelle à la dimension collective. Certes, ce travail sur lui-même était nécessaire pour passer de la pierre brute à la pierre taillée. Il doit maintenant passer de la pierre taillée à la pierre polie pour construire l’édifice, le sien mais aussi s’ajuster pour apporter sa propre pierre – ô bien modeste- à la marche de l’univers.
S’ajuster, c’est ôter les aspérités qui sont autant de difficultés à vivre et à communiquer avec les autres : égocentrisme, manque d’écoute, esprit critique, manque de franchise, j’en passe et des meilleurs.
En travaillant l’écoute et le respect de l’autre, la compassion et la fraternité, le compagnon va peu à peu apprendre à s’élever tout en s’élevant avec ses frères et soeurs. Il aura également à se méfier de l’intellectualisme sclérosant qui, à force de se poser des questions, nous détache du réel dans une satisfaction purement intellectuelle et aboutit à l’immobilisme. Pour cela, il gardera toujours le Coeur à portée de l’esprit .
Il lui faudra faire preuve de patience et de tolérance. La coupe amer n’est jamais bien loin mais c’est ainsi qu’il fera son chemin.
Ce qui fait la force d’une loge, c’est la qualité de pur metal