Le conflit au théâtre
CONFLIT AU THEATRE
Le conflit tient depuis toujours une place primordial dans le théâtre. En effet, il insuffle une dynamique aux textes en opposant les différents personnages et leurs points de vues sur le débat d'idée de l'œuvre. Le conflit remplit donc les deux principales visées du théâtre : plaire et instruire le public. Que ce soit dans L'île des esclaves de Marivaux, comédie en prose écrite en 1725 mettant en scène le naufrage sur une île d'Iphicrate et de son esclave Arlequin; dans Antigone de J.Anouilh, une tragédie en prose écrite en 1944 reprenant le mythe de l'Antigone de Sophocle en l'adaptant à la situation politique de la 2nd guerre mondiale; dans Les Mains Sales de J.P Sartre, une pièce de théâtre écrite en 1947 sur un fond d'épopée politique, communiste ou dans Le Retour Au Désert de Bernard-Marie Koltès, une pièce écrite en 1988 ayant pour cadre spatio-temporel l'Algérie coloniale des années 60.
Le théâtre semble donc être un terrain privilégié du conflit, quel est son intérêt ?
Les conflits possèdent différents enjeux et s'expriment à travers différents registres : il existe donc de multiples sortes de conflit dans le théâtre. En outre, l'auteur utilise la mise en scène et fait varier la forme du dialogue pour moduler le conflit et le rendre plus intense.
Les enjeux d'un conflit s'expriment par ce qui oppose les protagonistes. Dans le premier texte c'est un esclave et son maitre, dans le second deux sœurs opposées par leur sens de la morale, dans le troisième, un « assassin » et sa futur victime, en désaccord au niveau politique, et dans le dernier un frère et une sœur, qu'il faut plutôt voir comme un homme et une femme, aux idées opposées. Si dans le premier texte l'enjeu semble évident : la prise de conscience de la traite des esclaves, et de l'injustice causée mise en relief par l'inversion des situations. Un enjeu résumé dans le monologue d'Arlequin l.65-76 « (...)j'étais ton esclave tu me traitais comme un