Le conte philo candide
Candide est aussi le récit d’un voyage , en grande partie maritime , comme c’est la mode au XVIIIème siècle . Le voyage permet ainsi de découvrir le monde et d’amener une réflexion sur les références culturelles en se décentrant de l’Europe .
Le voyage comporte trois lieux importants qui font courir Candide de l’Europe au nouveau monde avant de revenir : le château de Thunder-ten-tronckh au début du conte , l’Eldorado et le jardin de la « conclusion » . Le texte s’articule donc en trois définitions du bonheur. Allemagne , Hollande , Portugal , Espagne , Argentine , Paraguay , Pérou , Surinam , France , Angleterre , Italie , Turquie … Le trajet de Candide est un aller-retour entre l’Europe et Nouveau Monde .
Le voyage débute d’emblé à l’exclusion de Candide du château de Thunder-ten-tronckh ce qui prend une dimension initiaque pour Candide qui est le personnage central du fait que le conte fonctionne comme un roman d’éducation pour ce jeune homme naïf , en proie à l’erreur idéologique . Il s’agit donc de faire découvrir au protagoniste et au lecteur le mal dans les diverses parties du monde et d’en souligner l’universalité . Chaque arrêt dans l’espace permet ainsi au fil des brefs chapitres de découvrir un malheur , d’appréhender un problème spécifique pour l’humanité : l’arrogance de la noblesse en Westphalie , la guerre chez les Bulgares / Abares , l’intolérance aux Pays-Bas , le mal physique et le fanatisme avec l’Inquisition au Portugal ; le passage dans le nouveau monde amène la découverte de l’oppression des Indiens par les Jésuites au Paraguay , celle de l’esclavage à Surinam ; le retour en Europe permet l’appréhension de l’ennuie existentiel à Venise , il amène aussi un regard critique et satirique sur la Grande-Bretagne et la France avant un repli quasi stratégique dans l’Empire Turc , lui-même accablé par le despotisme … Il y a donc nul échappatoire dans ce monde-ci en dehors de l’Eldorado . L’essentiel du voyage s’accomplie