Le conte québécois du xixe siècle est un reflet de la société de cette époque
Le conte québécois est un genre littéraire qui fut très populaire au XIXe siècle. De nombreux conteurs racontaient durant les veillées des récits où s’entremêlaient la réalité et le fantastique. Vers les années 1860, Messieurs Henri-Raymond Casgrain et Joseph-Charles Taché incitèrent les gens à mettre par écrit les contes qui circulaient dans les diverses régions du Québec afin de pouvoir conserver «les délicieuses histoires du peuple avant qu’il les ait oubliées»[Note de bas de page]. Il fut facile alors de constater la diversité dans les récits, de même que l’ampleur du répertoire de ce genre encore peu connu. Ces nombreux contes laissés en héritage semblent pouvoir donner maintenant un aperçu de la société québécoise dans laquelle ils prennent racine. Ils seraient comme un reflet des mœurs et de la culture de cette époque étant donné qu’ils tirent leur inspiration de la réalité et que la religion catholique, l’une des principales valeurs des Québécois de ce temps, y occupe une très grande place. Par leur diversité d’inspiration les contes du XIXe siècle dressent un portrait très détaillé de la société québécoise de cette époque. Ils sont le plus souvent basés sur des faits réels. Ce sont les récits anecdotiques et fantastiques qui donnent le plus de renseignements sur la vie d’alors. En effet, ils sont parfois inspirés de la vie propre des conteurs. Le père Michel raconte même dans les chantiers le souvenir de sa naissance et de son baptême, ce qui donne à ses histoires une connotation de vérité[Note de bas de page]. Les scènes de la vie quotidienne sont toujours présentes, ainsi elles forment un arrière plan qui offre cette crédibilité tant recherchée par les conteurs. Plusieurs thèmes sont récurrents, tels les voyages, le travail du chantier, les soirs de fête en famille, l’argent, l’alcool, les repas, pour ne nommer que les principaux. Il est fait mention