Le contrôle des frontières
Contrôler ses frontières est une preuve de la souveraineté d'un État-nation, le fondement de son indépendance. Les frontières telles que nous les connaissons ne se fixent réellement en Europe qu'à partir du XVIe siècle, au moment où commencent à émerger les États-nations modernes.
I
Vers des frontières passoires ?
A
Les années 1930 marquent l'apogée des frontières fortes
En Europe, les frontières constituent des lignes :
Etroites (ligne précise que calculent les géographes, pas de zone de transition entre les nations)
Fortes (développement de gardes-frontières ou douaniers, fortification comme la ligne Maginot)
Complètes (limites politiques, juridiques, économiques, culturelles et, de plus en plus, linguistiques).
La Première Guerre mondiale prétend réorganiser le continent selon le principe des nationalités (disparition des empires).
L'Europe exporte son modèle de frontière à travers le monde. D'abord par la colonisation car il faut délimiter les possessions européennes (à nuancer car, encore aujourd'hui, seules 40% des frontières africaines sont matérialisées sur le terrain).
L'apogée des frontières fortes est atteint après 1945. En effet, aux frontières nationales se superposent des frontières idéologiques étanches (rideau de fer en Europe). Aussi, l'accession à l'indépendance des anciennes colonies entraîne la multiplication des frontières au Sud.
B
Vers la fin des frontières ?
La libéralisation des échanges et des flux provoque le nivellement des frontières. En effet, alors que les droits de douane dépassaient 52% aux États-Unis en 1932 (tarif Hawley-Smoot), ils sont tombés à moins de 5% pour les produits industriels. Se développe alors un espace « hors frontières » :
Espace
Haute-mer
Antarctique
Monde clandestin
Internet.
Parallèlement, les frontières sont l'objet de critiques croissantes. D'abord au nom du libéralisme économique (les frontières nuiraient au bon fonctionnement du marché mondial), puis au nom du