Le contrôle social
IV.1. Les normes sociales
Souvent nous faisons appel à des normes quand nous voulons accroître notre sécurité (habitation, jouets, routes, outils, aliments…). Mais l’attitude est complètement différente lorsque la norme concerne les conduites ou les performances attendues de la part des individus (par exemple les normes scolaires d’évaluation ou de passage, ou les normes de productivité des entreprises). Ainsi, ce n’est pas l’aspect protecteur qui apparaît, mais l’aspect arbitraire et oppressif de la norme. Avant de poursuivre, voyons une définition des normes sociales : Ce sont des règles ou des modèles de conduite propres à un groupe ou à une société donnée, appris et partagés, légitimés par des valeurs et dont la non observance entraîne des sanctions. Les normes définissent le comportement approprié ou attendu dans la vie sociale. Si on reprend les thèses d’E. Durkheim, l’action humaine obéit à des manières collectives d’agir, de penser et de sentir qui sont extérieures aux personnes. Par exemple lorsque 2 personnes se rencontrent, elles se serrent la main (règle d’étiquette, de politesse). Dans d’autres sociétés, on s’incline, on se frotte le nez (Mélanésie). Autre exemple, l’occidental évite de faire du bruit avec sa bouche en mangeant, le japonais en fait pour montrer son plaisir… Le citoyen qui paie ses impôts, l’automobiliste qui respecte le code de la route, le mari fidèle à sa femme, la personne qui se mouche dans un mouchoir : règles civiques, religieuses, morales, écrites ou non. Donc, à chaque moment, sans en avoir conscience, notre conduite est inspirée par des normes. C’est vrai pour notre coiffure, nos vêtements, notre langage, nos goûts culinaires, esthétiques, notre façon d’exprimer la joie, la douleur, la colère… Le contrôle social est l’ensemble des moyens dont dispose une société pour assurer la conformité du comportement de ses membres à un ensemble de