Le Corbusier et le jardin de pierres de Nek Chand
Chaque artiste accompli détient sa propre démarche artistique selon laquelle il produit ses oeuvres. Dans le cadre du cours de méthodologie de recherche en arts visuels, il nous a été donné de voir que, par exemple, certains artistes créaient instinctivement et que d’autres, prévoyaient d’avance ce qu’ils allaient produire. En d’autres mots, certaines oeuvres sont d’abord créées, puis théorisées, contrairement à d’autres qui sont créées à partir d’une théorie. En vue d’une dissertation cherchant à assimiler les concepts cernés en classe, il s’agira ici de souligner l’opposition entre les démarches artistiques respectives de l’architecte Le Corbusier et du sculpteur Nek Chand à travers leurs oeuvres distinctives. Nous verrons, notamment, que la ville de Chandigarh, conçue par Le Corbusier, et le Jardin de Pierres de Nek Chand sont, bien qu’issus de méthodes de travail opposées, interreliés.
Le Corbusier à travers Chandigarh
Il est pertinent, tout d’abord, de remettre dans son contexte l’élaboration de la ville de Chandigarh d’un point de vue historique et politique. C’est avec la partition de l’Inde, en 1947, que le besoin de créer une nouvelle capitale administrative pour l’État du Pendjab s’est fait ressentir. En effet, après l’indépendance, le Pendjab se retrouve séparé en deux parties cédant par le fait même sa capitale, Lahore, au Pendjab pakistanais. Jawaharlal Nerhu, alors premier ministre de l’Inde, souhaite construire une ville nouvelle qui fera office de capitale pour le Pendjab indien. Ses motivations s’appuient sur un vaste plan de modernisation de l’Inde. Nehru cherche en Chandigarh l’expression de la modernité et le symbole de la confiance de la Nation en l’avenir . Les premiers plans de la nouvelle ville sont effectués par les architectes Matthew Nowicki et Albert Mayer et ses associés. Suite à la mort de Nowicki dans un accident d’avion, Mayer abandonne le projet, forçant Nehru à trouver une autre équipe. Il fait alors appel