Le corps souffrant dans Fin de Partie
Le corps est une dimension essentielle de la condition humaine mais il est rarement pris en compte par la littérature. En effet, très peu de personnages sont malades ou souffrant en littérature, car même si Molière met en scène Argon, il reste un malade imaginaire. Donc l'originalité de Beckett réside dans le fait que les personnages exhibent leur infirmité sur scène et parlent sans pudeur de leur maux. C'est donc dans le Nouveau Théâtre que le corps souffrant est un motif essentielle.
I) L'exhibition des corps traduit une vision sombre de l'humanité
Les infirmités des personnages atteignent leur capacités à se déplacer, tous sont infirmes à des degrés différents.
Nagg et Nell sont cul de jatte à la suite d'un accident de tandem où ils ont perdu leurs jambes. Hamm parle alors de leur « moignons » sans aucune pudeur. De plus on apprend qu'autrefois leurs poubelles étaient remplies de sciure et maintenant de sable qui n'est plus changé ce qui fait ressortir une décrépitude totale. Nagg a aussi perdu sa dent, on peut se demander si c'était sa dernière. Leur ouïe et leur vue baissent et enfin ils ne peuvent plus s'embrasser. Ces deux personnages sont considérés comme des déchets humaine qui n'ont plus aucune intégrité physique ni morale.
Hamm est paralysé, il ne se déplace qu'en fauteuil roulant, il est en plus de cela aveugle, a des yeux « tout blanc ». Il existe aussi une aura de mystère sur une autre maladie signalée au début de l’œuvre par un « mouchoir tâché de sang ». Enfin on sait qu'il connaît une souffrance physique de part la prise de calmants, d'où la question récurrente « ce n'est pas l'heure de mon calmant ? »
Clov est le moins invalide mais il reste infirme tout de même : il ne peut pas s'asseoir et a des problèmes de vue et de jambe « démarche raide et vacillante ». Il dit dans la pièce « J'ai tellement mal aux jambes que je ne pourrais bientôt plus penser »
Cela signifie que la douleur physique n'est que le symptôme,