Le corps
Réflexion à partir d’extraits de textes issus de Gilbert HOTTOIS (Essais de philosophie bioéthique et biopolitique ) et Marc RICHIR (Le Corps)
« L'interrogation de l'homme sur son propre corps est vouée à demeurer interminable non pas tant parce que la pensée n'en finit jamais dans son investigation des interactions entre la psyché et les diverses fonctions de l'organisme mais aussi parce que l'existence n'en a jamais fini dans sa quête du point d'équilibre de son propre être dans la vie. »1
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Le corps, scène de l'existence, François Chirpaz www.contrepointphilosophique.ch Rubrique Philosophie, Février 2004, article paru dans la Revue internationale de Philosophie en décembre 2002
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INTRODUCTION
C’est dans notre corps que nous naissons, grandissons et que nous mourrons. Toutes les questions métaphysiques, de la naissance, de la mort, de la différence homme-femme, s’expriment autour de ce concept du corps. La question du corps est complexe parce que soumise à des questionnements aussi bien en terme de définition et de conception qu’en terme de problématique éthique. On peut voir une évolution de la conception du corps entre l’Antiquité et l’heure moderne contemporaine. Le corps a longtemps été considéré comme le siège du péché de chair, et il est aujourd’hui réhabilité par l’homme moderne qui voit en lui le symbole de la vie, d’une démultiplication des possibilités scientifiques ou encore le siège de certaines libertés conquises. Le corps peut être réduit à sa simple matérialité sur un plan strictement biologique (cellules, tissu organique) face à une vision incorporelle que représenterait l’âme, capable de dépasser l’essence mortelle de l’homme. Cette dualité corps / âme, dont l’apanage se retrouve dans les religions, est assez critiquée. Gilbert Hottois, dans le chapitre 3 de Essais de philosophie bioéthique et biopolitique, part de cette conception du dualisme ontologique, pour ensuite la dépasser par la phénoménologie et ensuite