LES COSTUMES DE COUR

C’est le vêtement qui induit l’idée d’une hiérarchie. Plus la sophistication du pouvoir est grande, plus la Recherche dans le vêtement est sophistiquée. La complexité du costume révèle le pouvoir de celui qui le porte.
Dès la trentaine, Louis XIV a perdu ses belles boucles. Ses cheveux faisant partis d’une de ses plus grandes fiertés, il lance la mode de la perruque. Binet vient de mettre au point la perruque montée sur un filet, partagée en trois touffes de faux cheveux dont deux sur les côtés. Mais personne ne pourra se vanter d’avoir vu le souverain tête nue, car, comme l’affirme le duc de Lévis, Louis « était toujours en représentation. Lorsqu’il se mettait au lit et que les rideaux étaient tirés, il ôtait lui-même sa perruque et la remettait à un page, qui la lui rapportait à son Lever »
Le faste à Versailles, au château, à la cour est inouï. Les ors, les velours, les soieries éclaboussent les visiteurs étrangers. Le Port de l’uniforme y est interdit et le simple drap de laine strictement réservé au deuil.
Lors du mariage du Duc de Bourgogne le sept décembre 1697, le duc de Saint-Simon déplore qu’il lui fallût dépenser des fortunes : « [le roi] s’était expliqué qu’il serait bien aise que la cour y fût magnifique et lui-même qui depuis longtemps ne portait plus que des habits fort simples, en voulut des plus superbes. […] Ce fut à qui se surpassait en richesse et en invention. […] Il n’y avait donc pas de moyen d’être sage parmi tant de folie. Il fallut plusieurs habits. Entre Madame de Saint-Simon et moi, il nous coûta 20 000 Livres. »
Le pouvoir suprême, pour qui y est soumis, se « revêt » ou « s’enveloppe » de quelque chose : de majesté, d’autorité, de dignité… et cette dimension idéale se concrétise en une apparence physique où les vêtements constituent l’expression la plus immédiate de la supériorité.
On trouve un exemple qui illustre ce propos dans les diverses manifestations de puissance et de majesté que Louis XIV