Le cri edvard munch
Edvard Munch entreprend une série de tableaux dans lesquels rôde le thème omniprésent de la mort. Sa conception de l’humanité est d’un pessimisme effrayant. Munch s’acharne à vouloir percer les mystères de l’âme humaine à partir des images qui le hantent depuis longtemps, principalement les événements tragiques de son enfance, comme la perte de sa mère et d’une de ses sœurs qui moururent toutes deux de tuberculose.
Renommé « Désespoir » par certains critiques qui voyaient dans cette œuvre les sentiments de l’artiste au sujet de l’Amour et du sexe, ce cri tragique de l’horreur existentielle doit plutôt être entendu ici dans son acceptation clinique : « la sueur par expression, écrit Littré, se dit des gouttes de sueur qui se montrent sur la face de ceux qui souffrent une angoisse extrême, et, particulièrement, sur celle des agonisants ». Il manifeste la pesée extrême du tourment intérieur et traduit l’acte par lequel l’homme se délivre de ses terreurs. La contemplation de cette œuvre, hallucinée, conduit à opérer aux tréfonds de notre conscience une recherche du souvenir, telle une véritable psychanalyse. Le Cri s’apparente comme le témoin d’une crise existentielle.
Edvard Munch représente la contribution inattendue de la Norvège à l’épanouissement de la peinture et de la gravure au XXe siècle. La toile intitulée Cri, exécutée en 1893, est un exemple typique de l'expressionnisme qui traduit l'acte par lequel l'homme se délivre de ses terreurs. Mais pour comprendre combien Munch a été un précurseur, il faut avoir à l'esprit que le mouvement expressionniste, essentiellement germanique et nordique par ailleurs, ne commença qu'en 1910, alors même que la période expressionniste de Munch était révolue.
Cet art de distorsions, de déformations et d’exacerbation des sentiments glorifie le style de l’angoisse et illustre le malaise de la civilisation. L’expressionnisme rejette la modernité, le progrès et la Révolution industrielle – même si on