Le Criton de Platon
Mais réponds à cette question, Socrate. N'est-ce pas pour moi et pour tes autres amis que tu t'inquiètes, dans la crainte que, si tu t'enfuis de la prison, les délateurs ne nous fassent des affaires pour t'avoir enlevé d'ici, et que nous ne soyons forcés de perdre toute notre fortune, ou du moins une somme considérable, et de souffrir encore quelque chose de pis ? Si c'est là ce que tu crains, rassure-toi : il est bien juste que, pour te sauver, nous courrions ce danger, et s'il le faut, quelque autre danger encore plus grand. Ainsi laisse-toi persuader, et suis mes …afficher plus de contenu…
Penses-y donc , Socrate ; avec le mal la honte arrivera pour toi et pour nous. Prends donc un parti, ou plutôt, ce n'est plus le moment de délibérer ; il faut avoir pris une résolution. Or, il n'y en a qu'une à prendre ; il faut que tout soit fait la nuit prochaine. Si nous tardons, l'affaire ne sera plus possible, elle nous aura échappé. Ainsi de toute manière, Socrate, crois-moi et fais ce que je te