Le curé et le mort
Cette histoire est dramatique, mais La Fontaine transforme la tragédie en comédie. Dans le premier quatrain, il décrit les personnages selon un parallélisme de structure, et use de l’antonymie d’adverbes de manière (« tristement » et « gaiement »). Il annonce d’emblée un récit comique.
Des verbes d’action comme « s’en allait » (vers 1) et « s’emparer » (vers 2), le verbe conjugué « empaqueté », ou encore la chosification du mort en trésor du prêtre ont pour effet de dédramatiser le mort. La périphrase « son dernier gîte » (vers 2) est un euphémisme, et la métaphore au vers 7, ont pour but de dédramatiser tout ce qui concerne le mort. Celui-ci est présenté comme s’il était vivant. On remarque une répétition du mot robe, « robe d’hiver, robe d’été » (vers 8) qui use du lexique de la légèreté, opposé au lexique macabre avec le mot « bière » (vers 7). La Fontaine fait preuve d’ironie.
La fable relève du style héroïcomique. Les projets éventuels du curé : « l’achat d’une feuillette du meilleur vin » (vers 24-25), l’achat de cotillons pour sa nièce et sa femme de chambre provoquent un décalage comique.
Les situations initiales et finales sont opposées, le mort était considéré comme un objet, et revient subitement à la vie au vers 33 avec la périphrase « Le paroissien en plomb » qui désigne le mort et le verbe d’action « entraîne ».
Un changement d’écriture au vers 32, il passe de l’octosyllabe à l’alexandrin, provoque un retour brusque à la réalité. Les rôles se trouvent inversés, c’est le « paroissien en plomb » qui agit. Les vers 33 et 34 constituent un chiasme : le curé et le mort connaissent désormais un même sort. Le vers 35 rappelle la situation, ce qui produit un effet comique.
II. La satire du curé
Dans les vers 13, 14 et 15, on remarque une énumération soulignant la quantité de prière : le curé paraît honnête, respectable, mais l’opposition de l’aspect extérieur et de la pensée crée un décalage dans le comportement du