Le défi du partenariat dans le travail social ou le paradoxe du partenariat obligatoire
Élisabeth Vidalenc, chercheur en sociologie publié le mercredi 13 septembre 2006
[1]La loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale marque la volonté explicite des pouvoir publics de favoriser le développement des réseaux en leur accordant une légitimité accrue. Ces derniers devraient permettre de favoriser la coordination et la complémentarité des différents opérateurs afin de garantir une continuité dans l’accompagnement de l’usager. Le mot réseau, autrefois utilisé pour désigner ces groupes informels guidés par une communauté d’intérêt se trouve ainsi aujourd’hui instrumentalisé.
Quel différence peut-on faire entre réseau et travail en partenariat ? Pour moi, le réseau serait la structure sociale ou médico-sociale mise en oeuvre pour répondre à une injonction ou à un besoin (ex : réseau ville/hôpital), le partenariat serait la démarche volontairement coopérative dans laquelle s’engagerait telle personne ou groupe amenés à travailler ensemble. De même, je distingue la collaboration, c’est à dire le fait d’avoir à travailler avec d’autre, des " collègues ", de la coopération, qui implique un degré minimum d’engagement et de confiance réciproque.
Et cela nous amène au titre de cette intervention "le défi du partenariat dans le travail social ou le paradoxe du partenariat obligatoire", car en effet le partenariat ne se décrète pas (et surtout pas par d’autres que ceux qui sont censés entrer dans la démarche). Nous avons tous fait l’expérience de difficultés à travailler en équipe et encore plus avec des partenaires extérieurs à l’institution, animés de logiques ou de motivations différentes des nôtres.
La différence entre collègues est certes une richesse mais d’abord une souffrance. Dans le travail social, nous avons une tolérance pour les personnes en difficulté que nous n’avons pas avec nos collègues ou partenaires. En effet les diverses relations