Le dandysme
Ce fut grâce à la littérature que le dandy gagna en profondeur et en stature. Parfois simple caricature d'un personnage contemporain à l'auteur, plus souvent amalgame de divers élégants ou même pure création d'écrivain, le dandy de la littérature fige les codes, les poses et les élégances qui, à leur tour, inspirent les personnages de la réalité.
Le premier à avoir bien saisi le dandysme fut certainement Balzac, mais tous les écrivains de ce temps ou presque, quelle que fût leur chapelle littéraire, peignirent, au moins en pointillé, un élégant qui ressemblait fort à un dandy.
Pour Balzac et pour d'autres, les personnages de dandy furent aussi le prétexte à l'exposition de thèses d'élégance ou à l'incarnation de théories esthétiques, éthiques et vestimentaires. Balzac, outre des articles et traités spécifiquement dédiés à l'élégance, distilla ainsi dans de nombreuses digressions, aidées par l'exemple, ces mêmes idées.
On confond le dandysme avec la simple élégance alors qu’il est bien plus : mode d’être, état d’esprit, style de vie, esthétique… c’est une philosophie de l’art en même temps qu’une esthétisation de soi.
Il se veut également l’expression, au nom de la beauté, d’une immense liberté liée à une forme de révolte individuelle contre la société, son conformisme et son conservatisme, mais aussi contre le destin.
Mais le dandysme, c’est aussi un grand courant intellectuel, philosophique et artistique dont l’influence, prépondérante au xixe et au xxe siècle, est loin de s’estomper aujourd’hui. Car l’esprit dandy touche toutes les formes d’art, des plus classiques aux plus contemporaines : aussi bien la littérature, la poésie et le théâtre que la peinture, la musique, la danse, la photographie et le