Le dernier jour d'uncondamné
« Crime et châtiment »
Victor Hugo contre la peine de mort par Arnaud Laster
Victor Hugo contre la peine de mort par Arnaud Laster
Arnaud Laster, Université Paris III
« Un des combats les plus anciens et les plus durables de Victor Hugo, c’est celui qui l’oppose à la peine de mort. En 1829, Hugo écrit le récit des dernières 24 heures d’un condamné. Il l’intitule « Le Dernier Jour d’un Condamné ». ET ce récit a la grande originalité de donner la parole à ce condamné, de lui faire écrire ses sensations, ses émotions à la première personne du singulier. Et donc, de faciliter l’indentification du lecteur avec le condamné. Plaidoyer implicite contre la peine de mort qui suscite un énorme scandale. Et aux critiques formulées contre le roman, Hugo répond par une préface dialoguée qu’il intitule « Une Comédie à propos d’une Tragédie » où il répond en quelques sortes aux critiques. En 1932, nouvelle préface et cette fois le plaidoyer contre la peine de mort est direct. C’est une préface très argumentée où il démolit, un à un, les arguments des partisans de la peine de mort. Notamment, ceux qui insiste sur son exemplarité. Il donne l’exemple d’un carnaval, juste après une exécution et danses autour de l’échafaud. Et puis, il énumère une série d’exécutions toutes plus horribles les unes des autres.
Dans toute l’œuvre apparaît l’horreur des gibets. Des pièces de théâtre avant l’exil, au roman de « L’Homme qui rit » avec la vision par l’enfant d’un pendu. ET dans toute l’œuvre aussi, le fait que celui qui a prêté la main, qui a commis une exécution, ne peut pas s’en remettre. Et c’est ainsi que Ruy Blas se punit, en quelques sortes, d’avoir dû exécuter Salluste. Et que Cimourdain ne survit pas à l’exécution de Gauvain dans « Quatre-vingt-treize ».
Avec l’exil, commence pour Hugo une campagne contre toutes sortes d’exécutions dans le monde. On fait appel à lui pour les empêcher. Quelques fois, il réussit, quelques fois, il échoue. Il échoue