Le desir dissert
Le problème, c'est qu'une fois le désir satisfait, un autre type de souffrance commence. Vous avez obtenu ce que vous désiriez, vous ne le désirez donc plus, ou beaucoup moins. Vous vous ennuyez. Alors, pour ne pas vivre dans cet état dépressif, vous vous mettez à désirer autre chose (ou quelqu'un d'autre) : vous recommencez ainsi à souffrir.
Ce cercle infernal menant de la souffrance du désir à l'ennui de la satisfaction jusqu'à la souffrance d'un nouveau désir indique que l'on ne peut désirer sans souffrir, mais que l'on souffre de ne pas désirer.
Sommes-nous voués à choisir entre la souffrance et l'ennui ? Sommes-nous condamnés à passer éternellement d'un désir à un autre ? Pour échapper à cette vie de souffrances, il faut soit renoncer au désir et apprendre à se contenter de ce que l'on possède, soit redéfinir philosophiquement le désir afin de le détacher de la souffrance, soit enfin être capable d'apprécier cette souffrance, voire la transformer en joie.
«Il n'y a de l'avenir que pour celui qui désire» comme dirait Lavelle. Pourtant le désir se définit par la recherche d'un objet que l'on imagine ou que l'on sait être source de satisfaction, celui ci s'accompagne donc automatiquement d'un sentiment de manque, de privation. L'ambiguïté du désir prend alors tout son