Le diable
Selon Anne-Cécile Huprelle, le terme « satan » trouve son origine en hébreu. Il provient du verbe stn qui signifie « celui qui fait obstacle » ou « celui qui s’oppose ». Elle explique que ce terme est avant tout un mot commun utilisé pour parler d’un adversaire. Par la suite, on a recours à un certain élargissement du mot pour cette fois désigner un ange qui aurait pour mission d’épier, voire même d’incriminer les hommes sur terre qui seraient tentés de désobéir à Dieu. Et en dernier lieu, le terme commun satan deviendra l’ « entité » Satan, celui qui a introduit le mal sur Terre. Souvent, le Diable est apparenté au serpent. Son origine est orientale. Un siècle avant notre ère, le Livre de la Sagesse des intellectuels juifs met au jour la liaison entre Satan et le serpent du paradis dans l’épisode où Eve est tentée dans le jardin d’Eden. Ils définissent le serpent comme une émanation de Satan ou bien le personnage de Satan lui-même. A partir de ce moment là, Satan devient le « responsable originel du malheur des hommes ». Anne-Cécile Huprelle développe la symbolique du serpent : « symbole sexuel » dans la religion cananéenne, « symbole de désordre » dans la Genèse. Tout ceci pour montrer que le mal et la transgression sont « extérieurs à Dieu et aux hommes », mais que cependant, ils font « partie de la création ».
On peut dès lors se demander ce que cache la figure du Diable hormis le mal tout puissant.
Nous allons voir que le Diable, qui incarne le mal absolu, est en revanche bénéfique pour l’homme en étant une figure instructrice (I). Et que si le Diable corrompt les hommes, la femme détient en elle-même le mal et s’avère être une sorte de Diable au féminin peut-être plus cruelle que Satan lui-même (II). Enfin, le Diable évolue au fil du temps en étant remis en cause à partir du XVIIe siècle, puis utilisé en littérature afin de critiquer la société (III).
I) Un Diable pédagogue et mentor
Saint Augustin explique