Le discours de George C. Marshall
Initiative européenne essentielle pour la reprise économique.
(Discours prononcé à l'université de Harvard, 5 juin 1947) Le 5 mars 1946, dans son discours de Fulton sur le « Nerf de la paix », Winston Churchill avait dénoncé, en présence du président Truman, le Rideau de fer qui partageait l'Europe en deux camps hostiles. Un an plus tard, la Guerre froide conduit les dirigeants des États-Unis à redéfinir la politique étrangère du pays. Le président Truman, le 12 mars 1947, demande au Congrès d'accorder une aide économique et financière à la Grèce, victime de lourdes destructions durant la Guerre mondiale et aux prises avec une guerre civile, ainsi qu'à la Turquie, considérée comme la pièce maitresse dans la région. Truman place cette demande dans le contexte global de la lutte entre deux types de sociétés. Sans nommer l'Union soviétique, il dénonce la violation des accords de Yalta et expose une théorie des dominos : si l'Amérique n'aide pas la Grèce, les pays voisins tomberont les uns après les autres. C'est ce que l'on appellera la politique d'endiguement (containment), inspirée par George Kennan. Le 5 juin suivant, la doctrine Truman est élargie à l'ensemble de l'Europe. C'est le secrétaire d'État, le général Marshall, qui est chargé de proposer une aide économique à la reconstruction de l'Europe. Le plan Marshall donne naissance à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE), dont les membres acceptent l'aide et les mesures de coordination qu'elle impose, alors que les pays qui refusent cette aide, se regroupent autour de l'Union soviétique, pour former le camp socialiste. La division de l'Europe est consommée, elle ne prendra fin qu'en 1989.
Sources : Texte original : Bibliothèque Truman (avec de nombreux documents préparatoires). Traduction française fournie par les services américains d'information, et légèrement corrigée par nous.
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Je n'ai pas besoin de vous dire,