Le discours préliminaire
d'Alembert s'est affirmé newtonien. En faire un florilège serait vite fastidieux.
Aussi nous contenterons-nous d'évoquer le Discours préliminaire de
l'Encyclopédie qui a, sur ce sujet comme sur d'autres, la valeur d'une profession
de foi, puisqu'aussi bien cette longue préface au grand ouvrage collectif et
militant fut rédigée par son auteur dans l'intention d'en faire un véritable
«manifeste de la philosophie des Lumières»8, ce qu'il fut en effet. D'autres textes
parmi les plus importants de d'Alembert, comme l'Essai sur les éléments de
philosophie, de 1758, ou des articles de l'Encyclopédie comme «Newtonianisme»,
ne font par la suite que confirmer et souligner ces déclarations, qui figurent dans
la seconde partie, historique, du Discours.
2. Résumé
2. 1. Partie I
Dans la première partie du livre, d'Alembert fournit une introduction générale à l'origine du savoir, d'où découlent les travaux trouvés dans l'encyclopédie. Il affirme que "l'existence de nos sensations" est "indiscutable", et qu'elles sont le principe de toutes connaissances. Il lie cette idée à un enchainement de pensées et de réflexions conduisant à la nécessité de communiquer, qui établit un autre enchainement de faits. L'un des arguments pour l'origine de la communication est qu'il était nécessaire pour les gens de se protéger des maux du monde et de profiter des connaissances de chacun d'entre eux. Elle induit un échange d'idées qui renforce la capacité des individus à appréhender la connaissance humaine. Les deux principaux types qu'il décrit font référence à la connaissance factuelle et à la déduction. Ces deux types mènent aux trois différents modes de pensée et à leur divisions dans le la connaissance humaine : la mémoire, correspondant à la l'histoire, réflexion ou raison, qui est le fondement de la philosophie, et ce dont d'Alembert se réfère comme l'"imagination", ou imitation de la