"Le dit des perdrix" fabliau anonyme xiiie siècle
Portraits de femmes
Introduction
(captatio) Depuis l'Antiquité, la littérature satirique a souvent pris pour cible les femmes. Cette dimension critique se poursuit au Moyen-âge, notamment dans les fabliaux. (présentation) Les fabliaux se développent en France à partir du XIIe siècle. Ils sont, à l'origine, écrits en vers et en ancien français, et étaient récités par des jongleurs lors de fêtes ou dans les foires.(thèmes principaux) Le fabliau des « Perdrix », également intitulé « Le dit des perdrix », met en scène une tromperie, construite autour de trois personnages : une femme gourmande et rusée parvient, à l'aide de ses mensonges, à berner son mari, un paysan naïf et impulsif, et un prêtre. (problématique) [1]« Le dit des Perdrix » apparaît comme un texte argumentatif original : le caractère foncièrement distrayant de cette histoire va de paire avec sa dimension morale. Il s'agira donc de mettre en évidence cette alliance, a priori paradoxale, entre le comique et l'argumentation.(annonce du plan) Dans cette perspective, nous nous intéresserons tout d'abord à la structure de l'extrait en montrant qu'il s'agit d'un texte vif et plaisant (rappel méthodologique : vos axes doivent comporter un adjectif ; ainsi, vous portez un véritable jugement argumenté sur le texte). Dans un second temps, nous réfléchirons à la dimension satirique du passage.
I) Un fabliau vif et plaisant
Destiné à être récité ou joué en public, le fabliau doit interpeler, faire rire, tout en faisant réfléchir. Aussi, il doit être vif et plaisant. Pour éviter toute monotonie, le texte est donc organisé en trois parties différentes, de taille inégale.
a) une structure diversifiée
Le passage s'ouvre sur une intervention du conteur (lignes 1 à 3), intervention formulée au discours direct et au présent d'énonciation : « j'ai coutume de dire des fabliaux » (ligne 1), « je veux conter » (lignes 1 et 2). Ici, le conteur