Le divertissement selon pascal
Selon Jean Mesnard dans les Pensées de Pascal, Pascal a probablement été influencé par Montaigne et par la lecture d’un chapitre des Essais qui traite de la « diversion », pour l’élaboration de sa définition du divertissement. Jean Mesnard explique que les deux mots divertissement et diversion ont une étymologie très proche l’un de l’autre. Ces deux termes se fondent sur une notion de psychologie qui consiste pour l’homme à se fuir, volontairement ou non, à donner le change, à s’évader. Malgré une approche commune les deux philosophes ont une manière très différente d’aborder cette notion. Pour Montaigne, la diversion est une notion plutôt positive, en effet, Mesnard explique pour illustrer la thèse de Montaigne que « pour celui qui souffre, faire diversion à sa douleur, c’est à dire éviter d’y penser, permet de moins souffrir ». Cela permet de trouver un peu de paix.
Le divertissement au sens pascalien est beaucoup plus négatif, Pascal semble réfuter la notion de Montaigne et explique dans la partie des Pensées qui s’intitule « Misère de l’homme sans Dieu » que le divertissement est le moyen qui nous détourne de nous-même, qui nous empêche de regarder la réalité en face. Dans le fragment 168-134, il nous dit : « les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux de n’y point penser ».
Pascal désigne par divertissement toutes les activités qui nous évitent l’ennui et qui nous empêchent de réfléchir sur nous-même. Il considère les loisirs tels que la chasse, le jeu ou la danse comme des divertissements, ainsi que toutes les activités dites « sérieuses » comme la guerre, la politique ou la recherche scientifique. Sans le divertissement l’homme serait accablé par la petitesse et la peur de mourir, il ne connaîtrait pas un instant de bonheur et de repos.
Pour Pascal l’ennui est une « misère sans cause ». Dans le fragment 139-136, pour lui « tout le malheur des hommes vient d’une