Le dormeur du val, rimbaud
Introduction
« Le Dormeur du val », sonnet publié en 1870 par Arthur Rimbaud dans le recueil Poésies, s’inscrit dans la lignée des poèmes anti militaristes tels que ceux de Victor Hugo. Composé lors d’une fugue du poète, il dénonce les ravages engendrés par la guerre franco-prussienne pour laquelle son frère avait pris les armes.
« Le Dormeur du val » révèle l’envers de l’histoire officielle des batailles de même qu’un de ses autres poèmes intitulé « Le Mal ». Cependant ces deux productions s’opposent par leur ton : au sarcasme de l’un répond le silence d’une nature protectrice qui se révèle être le dernier refuge d’un jeune soldat victime de la guerre et de l’Histoire.
Comment le poème introduit-il la révélation finale de cette mort tout en ménageant jusqu’au bout un effet de surprise ?
Rimbaud semble peindre une nature accueillante dans laquelle s’est réfugié un jeune soldat. Cependant cette description est contaminée par un ensemble de termes ambigus qui suggère un diagnostic funèbre qui se voit confirmer dans la révélation du dernier vers. I. Un poème de la fusion
Le poème s’ouvre sur l’évocation d’une nature agréable.
Une composition picturale
La description de la nature fait penser au mode de composition d’un tableau (le lieu, le soldat = effet de zoom progressif). De plus, le poète procède dans sa description par touches de couleurs et de lumières. Le « dormeur semble placé là par un peintre comme l’élément d’une nature morte.
Fusion de la nature
Cette composition picturale fait fusionner les éléments de la nature. * La nature est personnifiée en nature riante et heureuse (« chante une rivière », « la montagne fière »: Rimbaud retrouve ici la tradition de l’idylle. * Le vallon protecteur : motif romantique * Fusion de la lumière du soleil et de l’eau (le soleil « luit ») * La lumière devient palpable (« c’est un petit val qui mousse de rayons »). Les rais de lumière font penser à la