Le Dormeur Du Val
Arthur Rimbaud, né en 1854 et mort en 1891, est un adolescent prodige. Rebelle épris de liberté, il crée le vers libre, invente une nouvelle langue poétique et est l’auteur de poèmes en prose intitulés Les Illuminations.
En 1870, la guerre franco-allemande éclate, Rimbaud a alors 16 ans. Cette guerre entrainera la chute de Napoléon III et du 2nd Empire, mais aussi l’unification de l’Allemagne. Il compose dans ce contexte Le dormeur du val, qui décrit un jeune soldat mort auquel il s’identifie probablement, comme à ces milliers de soldats allemands et français jeunes, partis combattre alors que la vie aurait du être encore devant eux.
Comment Rimbaud dénonce t-il le scandale de la guerre ? Nous verrons dans une 1e partie l’harmonie entre l’homme et la nature décrite dans le poème et dans une 2nd, le choc de la mort du soldat.
Le dormeur du val est un poème disposé en sonnet. Dans les deux quatrains, les rimes sont embrassées, mais pas dans les tercets. Les rimes sont suivies pour les deux premiers vers, puis le dernier vers des deux strophes riment.
Dans la 1e partie, Rimbaud nous transmet une atmosphère lumineuse, tranquille et agréable. La 1e strophe dégage une grande lumière : « le soleil de la montagne fière, luit » (v.3) ; « c’est une petit val qui mousse de rayons » (v.4) sont deux vers qui nous font visualiser toute cette puissance lumineuse. Dans le vers « (…) qui mousse de rayons », le verbe mousser donne une impression de douceur et de puissance à la fois, comme si de forts rayons lumineux traversaient une éponge. Il y a aussi deux rejets, « haillons/D’argent » (v.2-3) et « montagne fière qui/Luit » (v.3-4) renforce cette idée grâce à la couleur argentée des haillons et le soleil luisant.
Une ambiance tranquille, calme et apaisante se fait aussi ressentir puisque « ce trou de verdure » (v.1) est assez silencieux pour que le chant « d’une rivière » (.1) soit entendu. La rivière est donc personnifiée, et marque avec la