Le doute est-il l’échec de la pensée ?
L’erreur est de manière commune le signe de l’échec de la pensée. L’intelligence se trouve en échec lorsqu’elle n’arrive pas à connaître une chose, lorsqu’elle n’arrive pas à se déterminer dans le jugement. Au final, il s’agit de penser les limites et les conditions de la connaissance vraie, qu’elle soit théorique ou pratique. Ainsi douter, compris comme la crainte que la contradictoire soit vraie, est-il l’échec de la pensée, la manifestation que l’intelligence a mal jugé ou qu’elle est dans l’impossibilité de juger ? Il faut en effet penser cette limite ou cet échec de la pensée qui se matérialise dans l’erreur ou l’impuissance du jugement. Y a-t-il des doutes invincibles ? Des doutes indépassables ?
Á strictement parler, le doute la conséquence d’un acte de l’intelligence qui perçoit une erreur possible, une faiblesse dans la connaissance des causes (science est la connaissance certaine par les causes). A ce titre, le doute qui survient à l’esprit, n’est qu’une étape dans la recherche de la vérité. Lorsqu’il y a un doute dans la solution d’un problème mathématique, par exemple, la pensée ainsi en quelque sorte informée par sa propre activité, va se mettre en acte de dépasser l’erreur afin de parvenir à une solution vraie et certaine. Elle va examiner, calculer, relire… Si parfois l’évidence est trompeuse, la certitude est le fruit d’une activité de la raison afin d’écarter tout doute possible. Nous pourrions dire alors qu’heureusement nous doutons ! Car ce doute est bien le signe de la présence, de l’action de la pensée qui poursuit sa finalité : la connaissance et la vérité. Comme l’affirme Alain : « Le doute est le sel de l’Esprit… le vrai c’est qu’il ne faut jamais croire et qu’il faut examiner toujours. » Le doute est donc utile si l’intelligence ne se laisse pas abattre par son imperfection relative et y trouve l’occasion de s’approprier son acte propre.
Le doute tel que l’a posé et utilisé Descartes est