Le drame romantique
Le drame romantique constitue une des expressions du mouvement littéraire romantique qui se développe en France dans la première moitié du 19ème siècle. Il s'inscrit en réaction contre la tragédie classique, jugée dépassée et froide avec ses préceptes figés. Le modernisme et les démesures du théâtre shakespearien, et dans une moindre mesure les dramaturges allemands, servent de modèle à la jeune génération d'auteurs romantiques. Le théâtre romantique est un genre éphémère dont l'évolution s'étend sur deux décennies (1823-1843). L'échec des Burgraves de Victor Hugo signe le déclin du mouvement et annonce l'avènement du réalisme. La figure la plus puissante du drame romantique français est sans conteste Victor Hugo.
Bases théoriques du drame romantique
1. Mélange des registres, des genres et des niveaux de langue
La diversité est le maître-mot du drame romantique. En rupture avec l'unité de ton respectée par les classiques, les nouveaux auteurs prônent le mélange des genres, des tonalités et des niveaux de langue, propre à exprimer la multiplicité et la richesse des personnages, des lieux, des situations et des sentiments. Une tragédie peut donc inclure du burlesque et une comédie du tragique. Niveaux de langue familier et recherché, registre grotesque et sublime, vers et prose sont juxtaposés en toute liberté, pour insuffler de la vie dans des pièces jusqu'alors trop affectées et guindées.
2. Fin de la règle des trois unités
Le drame romantique fait exploser le carcan des trois unités (action, lieu, temps) qui rigidifiait la tragédie classique et asphyxiait le génie du dramaturge sous une chape de plomb. Les personnages évoluent désormais dans des actions historiques non limitées par l'espace scénique et la durée du spectacle.
Dans le droit sillage des pièces de Shakespeare qui se jouent des unités spatio-temporelles, le drame romantique s'affranchit de l'unité de lieu et de l'unité de temps, chères aux classiques. L'intrigue peut