Le débat sur l’euthanasie
L'euthanasie ou mort douce, selon l’étymologie, est le fait de hâter ou de provoquer la mort d'un malade incurable qui souhaite mettre fin à ses souffrances. Cette pratique autorisée dans des pays voisins comme la Belgique et les Pays Bas est illégale en France La loi Kouchner en 2002 a bien instauré un droit du malade à demander l’arrêt des soins mais la fin de vie demeure un sujet sensible et de récentes affaires très médiatisées portées devant les tribunaux divisent la société. Le procès de Marie Humbert a permis de faire avancer la réflexion et la loi Léonetti du 22 avril 2005, relative au droit des malades et à la fin de vie, a rendu l’euthanasie passive légale en interdisant l’acharnement thérapeutique. Il y a quelques mois, un manifeste signé par des soignants ayant pratiqué l’euthanasie active a relancé le débat. Est-il nécessaire de légiférer pour permettre ou interdire cette pratique ? Qui est susceptible de décider ou d'exécuter cet acte ? Afin d’éclairer le débat, nous essaierons d’exposer les arguments de ceux qui sont partisans mais aussi de ceux qui sont hostiles à cette pratique.
La souffrance d'un malade est parfois si intense que celui-ci ne peut plus la supporter et souhaite écourter sa fin de vie. Un être humain doit pouvoir conserver sa dignité aussi longtemps que pos¬sible même à proximité de la mort, que sa maladie soit physique ou psychologique. Une fin de vie anticipée permet de lui éviter, ainsi qu'à ses proches, une déchéance parfois intolérable et l’acharnement thérapeutique. L'homme libre doit pouvoir disposer, en toute conscience, de ses choix concernant sa vie, son corps, la maladie, la douleur et sa mort. Si le malade en fin de vie n’a plus la force ou la possibilité de se suicider, il ne peut que compter sur autrui pour le faire. Lorsque la mort est certaine, abréger les souffrances d’un malade qui le demande est un acte d’humanité. Cela a été implicitement reconnu lorsque la justice a délivré une