Le défi alimentaire
Que penser du rôle des politiques de soutien à l'agriculture très importantes au Nord ? Enfin ne faut-il pas constater que les famines sont plus le fait de troubles politiques que de conditions naturelles défavorables ?
I. AMPLEUR ET NATURE DU PROBLÈME ALIMENTAIRE AUJOURD'HUI.
A. La nouvelle question alimentaire…
- Des émeutes de la faim en Haïti, en Egypte, des troubles sociaux au Burkina Faso, en Indonésie et au Bangladesh et des dizaines de pays qui sont directement menacés par la flambée des prix des denrées alimentaires (+130 % pour le blé, +87 % pour le soja, +74 % pour le riz, +31 % pour le maïs entre mars 2007 et mars 2008).
- Pendant ces dix dernières années, la demande alimentaire a été supérieure à l'offre.
La baisse de stocks et la hausse des prix expriment des tensions très fortes. Le riz est devenu une denrée trop rare et trop chère alors qu'il est la base de la nourriture de la moitié de l'humanité.
Le FMI va jusqu'à évoquer des risques de guerre si des mesures immédiates et à plus long terme ne sont pas prises. Les experts parlent d'une crise alimentaire qui pourrait durer au moins dix ans.
- La question alimentaire recèle un certain nombre de paradoxes. La population mondiale est aujourd'hui de 6.5 milliards d'hommes. Les disponibilités actuelles permettent de nourrir cette population mais les situations sont contrastées. Le Nord cherche des solutions pour assurer la sécurité alimentaire (ESB, grippe aviaire), pour pérenniser la qualité des produits (lutte contre la “malbouffe”, maintien de la biodiversité) et des solutions alternatives au pétrole (agrocarburants). Les populations du
Nord souffrent de l'obésité qui est un problème de santé majeur alors que plus de
800 millions de personnes continuent à ne pas manger à leur faim au Sud. L'envolée récente des prix des produits alimentaires n'a pas les mêmes effets au Nord lorsqu'on dépense 15 % de ses revenus pour