Le déni de grossesse
La psychanalyse définit précisément le concept de « déni », il s'agit d'un mécanisme de défense consistant en un refus par le sujet de reconnaître la perception d'une réalité traumatisante.
L' expression « déni de grossesse » regroupe toutes les formes de négation de grossesse à participation principalement inconsciente, conduisant la femme souvent tardivement et brutalement à la reconnaissance pleine et entière de son état, généralement lors du travail, voire seulement à la naissance.
Si l'on s'intéresse à la genèse du déni de grossesse et aux premières observations cliniques de ce symptôme, on se rend compte qu'il commence à être évoqué dés le milieu du 19iem siècle sous le couvert de l'infanticide et non en tant que phénomène psychologique. Il faudra attendre 1898 avec les travaux du Docteur Gould qui regroupe 9 observations sous le nom de « grossesses inconscientes » pour avoir les prémices d'une entité clinique du déni de grossesse.
En effet, avant cela les femmes accusées d'infanticide, au vu de leurs déclarations plutôt simples et stéréotypées, semblaient êtres discréditées. Pourtant, on se rend compte que leur discours n'ont guère beaucoup changé de celui des femmes actuelles. On retrouve un discours bien souvent similaire, elles se sentent « prises d'un besoin subit » et « accouchent sur le siège ». Dans les années 1970, on assiste à l'apparition de l'expression « déni de grossesse » dans la littérature psychiatrique.
Un intérêt manifeste pour ce phénomène dont les mécanismes étaient totalement méconnus, suscita à partir des années 1980 une vague d'étude et de recherche lui donnant ainsi plus de consistance, précisant ses contours, devenant ainsi une réalité plus tangible. Mais pour autant on notera que le déni de grossesse n'est pas une pathologie reconnue, clairement identifiée et dument répertoriée puisqu'elle ne figure pas en tant qu' entité nosographique dans le DSM.
Le terme déni de grossesse semble donc être à l'une des