le déni des cultures
1.1 A propos de l’auteur
Petit-fils de Léo Lagrange (Sous-Secrétaire d'État aux Sports et à l'Organisation des Loisirs dans les gouvernements du Front populaire de 1936 à 1938), Hugues Lagrange est chercheur au Centre national de Recherche Scientifique (CNRS) depuis 19811.
Après des études en économétrie à l'Université Paris X Nanterre, il poursuit ses études à Sciences Po Paris (1975-1977). En 1981, il soutient sa thèse de doctorat en sciences politiques intitulée Etiologie du mouvement des grèves en France: 1890-19752 qu'il a rédigé sous la direction de Frédéric Bon (1943-1987) le fondateur du département "Analyses quantitatives" au Centre de Recherche sur le Politique, l’Administration et le Territoire de l’Institut d’Economie Politique de Grenoble. Il a passé sept ans au CERAT et à L’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble, où il enseignait. Depuis 1989, il est rattaché à l’Observatoire Sociologique du Changement (OSC) à Pairs, comme spécialiste de la délinquance des jeunes et des politiques pénales.
Il collabore à la revue de Sciences Humaines, Esprit, think tank d'une nouvelle gauche, au rôle de « carrefour intellectuel ». Il est un des auteurs de la « République des Idées », collection du Seuil dirigée par Pierre Rosanvallon et Thierry Pech.
Paru en 2010, « Le déni des cultures » a fait polémique. D’aucun ont contesté les chiffres de l’ouvrage en parlant « d’approximation » et « d’une volonté de grossir le problème », tandis que d’autres déploraient une « tentative de lynchage médiatique » dirigée contre Lagrange. Ceux-là ont salué « la réflexion nuancée, étayée, éclairante, pragmatique, dépourvue de toute idéologie péremptoire » de l’auteur.
1. 2. De l’usage de la statistique ethnique en France
Après la Révolution de 1789, la population française a officiellement été répartie en deux grands groupes organisés autour du concept de nationalité: les Français et les étrangers, non dotés de la nationalité française. Au nom de l’idéologie