Le désir est-il fondamentalement insatisfaisable ?
Selon le philosophe français Henri Laborit, « on ne peut pas être heureux si l'on ne désire rien. ». Le désir, tout d'abord se distingue d'une part du besoin, qui renvoie à une nécessité et d'autre part de la passion, qui désigne un phénomène affectif intense et exclusif dominant la vie de l'esprit. Le désir désigne aussi un mouvement vers un objet que je me représente comme source de satisfaction, mais peut-on atteindre cet objet tout en étant satisfait ? C'est d'ailleurs la problématique de notre sujet : le désir est-il fondamentalement insatisfaisable ? Dans un premier temps nous nous demanderons si le désir est-il constamment synonyme de satisfaction ? Puis si la satisfaction du désir de l'Homme ne marque-t-il pas sa puissance ? Enfin pour clore notre sujet, nous nous poserons la question suivant : l'insatisfaction du désir humain ne le conduit-il pas à le rendre plus fort ?
Le désir est signe d'une imperfection. Si l'homme cherche à satisfaire son désir, c'est qu'il y a un manque en lui, non pas un besoin mais une passion. En effet le désir est souvent présenté comme la face négative du besoin. Plusieurs oppositions sont proposées : celles du naturels et de l'artificiel, du nécessaire et du superflu, de la satisfaction et de l'insatisfaction, du possible et de l'impossible. On serait tenté d'opposer le caractère naturel du besoin au caractère artificiel du désir. On parlera alors de besoins primaires : comme manger, boire, dormir.
D'autre part, le désir est le regret de notre primitive nature, du tout que nous formions avant d'être séparés par le dieu (Platon, le Banquet, discours d'Aristophane) : à l'origine, l'homme était à la fois masculin et féminin. Ainsi à l'excès propre au désir est en en réalité le signe d'un manque, et l'homme condamné à être toujours insatisfait. De plus la maîtrise de notre désir reste difficile ; il est impossible, comme le voudrait Calliclès (Gorgias),