Le désir est-il source de bonheur ou de malheur ?
Avant d’exposer le problème, il nous faut tout d’abord ériger une conception de ce que ce que sont le bonheur et le désir. Le premier peut être envisagé comme un état de plénitude, où le corps et l’âme seraient en harmonie avec le monde et ne seraient pas troublés. On pourrait parler alors d’ « ataraxie ». Par conséquent, cet état s’inscrit dans une dimension temporelle et suppose une certaine durée. Cela ne peut être seulement l’ensemble des moments instantanés où l’on ressent de la joie ou du plaisir, mais un état durable. A l’inverse du bonheur, le désir semble plus facilement définissable. Le désir est le propre de l’homme. Il est dans sa nature profonde de désirer. Le désir serait donc lié à une envie, l’attente d’une chose imaginée par l’homme, c’est-à-dire un souhait d’existence qui peut porter sur une réalité matérielle ou immatériel (le désir amoureux). La question ici posée est donc de savoir si le désir est un obstacle au bonheur. Certains philosophes, en effet, s’accordent à dire que le désir doit être éradiqué, supprimé ou réduit. (ascétisme) Ils adoptent alors une vision négative du du désir qui consiste à dire que le désir est plutôt source de souffrance, de malheur. D’autres bien moins pessimistes au regard de la vie pensent que le bonheur est un état idéal et qu’il faut amplifier ses désirs pour être heureux. (hédonisme) En observant ces deux points de vue, on se rend bien compte qu’il faut distinguer certains types de désirs : on montrera donc dans un premier temps que certains désirs sont la source de nos malheurs mais il faudra tout de même se demander si ce n’est pas en acceptant de désirer qu’on peut être heureux. Une des visions souvent étudiée du désir est donc celle qui décrit le désir comme un processus nous conduisant inévitablement au malheur. En un certain sens cette thèse ne paraît pas dénuée de vérité. En effet, comment ferions nous pour vivre en société, en collectivité