L. 5) c’est-à-dire qu’elle va présenter à l’imagination ce que l’ou désire. Comment nommer la fonction précise de cette force? Il s’agit semble-t-il de la capacité que nous avons de nous représenter quelque chose même en son absence; c’est en quelque sorte la capacité de représentation ou de figuration. Cette capacité dc représentation soumet ce que l’on se représente à notre imagination qui va se charger, quant à elle, de mettre en images ce que l’on désire. Ainsi on comprend que cette force venue du ciel, autrement dit cette capacité de représentation ou de figuration, va rendre « sensible » (L. 6) ce que l’on désire c’est-à-dire qu’elle va l’habiller d’images ayant trait à la vue, au toucher, à l’ouie etc. bref, ayant trait aux cinq sens. De la sorte et tout à fait logiquement, nous comprenons que cette capacité de représentation secondée par l’imagination va avoir le pouvoir de nous rendre comme présent ce que l’on désire, d’où : elle e le lui [à i’homme livre en quelque sorte » (L. 6). Enfin, cette force consolante venue du ciel, c’est-à-dire de Dieu, est sans doute infinie, ce qui explique son adaptabilité à tous nos états intérieurs : notre «passion » (L. 6) est changeante (et par passion ici, il faut comprendre ce dont nous sommes l’objet et qui nous rend passifs) si donc notre passion est changeante, notre capacité à concevoir ce qui est absent va s’adapter à notre nouvelle passion. On voit à ce propos combien l’homme selon Rousseau est un être dépendant, quasi victime de ce qui le passionne (c’est-à- dire de ses désirs) ainsi que de la nature, Or nous nous demandions tout à l’heure si l’homme était « avide et borné» (L. 3) en raison d’une malédiction divine ou d’une mauvaise dotation de la part de la nature. Après l’analyse du pouvoir de la force divine et consolante et de l’état de dépendance dans lequel est plongé l’homme, en proie à ses désirs et ses passions, il semble assez clair que l’homme selon Rousseau est un handicapé de la nature. La fonction