Le détour est-il une perte de temps ? Le détour peut-être vu comme un gain de temps. Tout d’abord, il peut permettre de s’enrichir sur le plan intellectuel. On peut définir le détour comme l’action de parcourir un chemin plus long que le chemin direct qui mène au même point. Le détour est en quelque sorte ce chemin, celui-là même qui nous conduit à la vérité d’une chose. Supposons, par exemple, que vous effectuez un détour pour vous rendre au travail. Ce parcours inhabituel vous fait perdre huit minutes. Supposons maintenant que, pendant ces huit minutes, jaillit en vous une idée qui vous permet de mieux comprendre un aspect de votre vie. Alors vous êtes plus riche qu’avant votre départ car, sans ce détour, sans cette perte de temps, cette idée ne vous serait sans doute jamais venue à l’esprit. En rompant avec l’habitude du déplacement quotidien de la maison au bureau, par exemple, cela a favorisé l’éclosion d’une idée. A travers un détour géographique on a acquiert plus de connaissances tout en allant à son rythme. En outre, le détour par la ruse est une preuve d’intelligence, une aptitude mentale qui permet d’atteindre son but plus rapidement en pratiquant la tricherie et le mensonge. Le détour permet une remise en question. Les idées ne viennent pas comme ça, sans raison. La plupart du temps, elles émergent de situations de transition qui, comme les détours, ne manquent jamais de parsemer nos vies. Les périodes de transition sont toujours des périodes intenses qu’on se remémore avec nostalgie une fois la stabilité retrouvée. Ces transitions s’apparentent d’abord à un passage d’un état à un autre, comme de la petite enfance à l’âge de raison, qui correspondent souvent à l’entrée à l’école primaire, de l’enfance à l’adolescence, l’entrée à l’école secondaire en quelque sorte, ou encore à la fin de nos études, juste avant de gagner le marché de l’emploi. On peut citer aussi l’exemple de passer de l’état de célibataire à celui d’homme marié, transition qui