Le fait et la chose

2391 mots 10 pages
Le fait et la chose Les choses ne sont pas des faits : cette lampe n’est pas un fait. Par contre, qu’elle soit posée sur ma table en est un. Inversement la prise en compte d’un fait n’est pas celle d’une chose (par exemple cette lampe) mais de quelque chose à propos de cette chose (par exemple qu’elle soit posée sur la table). La question sera donc de comprendre l’étrange apparence de substantialité qui caractérise le fait : étranger à nous, indifférent à nos désirs comme à nos opinions, il paraît exister en soi, dans l’évidence de son unité. L’objet d’un établissement
La transcendance du fait paraît assurée. Que la lampe soit posée sur la table est un fait, singulier et unique, aussi concret que la lampe elle-même. Comme elle, il s’impose éventuellement de manière contraignante (par exemple je n’ai plus assez de place pour étaler mes notes pendant que j’écris, etc.). Comme la chose qui a son propre concept (je n’y peux rien : cet objet est une lampe et non pas un coupe-papier), le fait a sa propre identité (je vous parle de tel fait précis, pas d’un autre). Mais il faut aller plus loin en remarquant que le fait, toujours à la manière des choses, paraît transcender les points de vue qu’on prend sur lui, au point que son établissement peut s’identifier au recoupement des diverses perspectives. Le meilleur argument à propos de cette transcendance semble donné par Durkheim quand il prône l’outil statistique comme étant seul à même d’objectiver les « faits sociaux » dans leurs propriétés spécifiques, dont le comparatisme et la méthode des« variations concomitantes » donnera corrélativement le sens et l’identité.
Mais justement : s’il faut « traiter les faits sociaux comme des choses », c’est bien parce qu’ils ne sont pas des choses ! L’injonction méthodologique n’a de sens qu’à partir d’une distinction première qui va en quelque sorte de soi et que la constitution de l’objet scientifique doit, comme à chaque fois, mettre entre parenthèses. C’est qu’il faut

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