Le fanatisme
Jean-Claude Guillebaud
Elie Wiesel a dit, dans son « Mémoire à deux voix » : « Le fanatisme est aveugle, il rend sourd et aveugle. Le fanatique ne se pose pas de questions, il ne connaît pas le doute : il sait, il pense qu'il sait ». Je suis en accord avec ses propos. Les personnes fanatiques sont sujettes à une sorte de cécité à l'égard des idées du reste du monde. Elles se refusent à accorder leur attention sur la vision des autres car elles sont focalisées sur leur point de vue et persistent à penser qu'elles seules ont raison, alors que tous ceux d'un autre avis que le leur ont tort. Il ne faut pas oublier que le doute n'existe pas lorsque l'on est fanatique. L'un ne peut inclure l'autre. Ceci est très intéressant car la citation de Jean-Claude Guillebaud, sur laquelle je vais me pencher lors de cette dissertation, inclut justement ces deux termes qui sont aux extrêmes de la pensée humaine et qui aboutissent tous deux à un emprisonnement spirituel. Jean-Claude Guillebaud est d'avis que les deux extrêmes que sont le refus d'accorder de l'importance à l'opinion des autres et l'indétermination aboutiraient tous deux aux retranchement de l'homme sur lui-même. Mais dans quelle mesure ces deux pôles entraîneraient-ils l'emprisonnement de soi ? En effet, la conviction absolue n'amènerait-elle pas à une sorte d'épanouissement ultime ou toutes incertitudes seraient balayées ? Le doute ne serait-il pas alors la seule cause de cet isolement ?
Selon Jean-Claude Guillebaud, il est impossible de vouer une passion excessive à quelqu'un ou quelque chose sans sombrer dans le retranchement de soi. Ce retranchement de soi qui conduit l'individu à s'isoler vis-à-vis de la société. En effet, vouer une exactitude sans limite à son point de vue et par cela ignorer les pensées et avis des autres personnes est impensable, et affreusement sot. L'être