Le fascisme italien
Fascisme, terme qualifiant au sens strict le régime dictatorial et totalitaire établi par Benito Mussolini en Italie entre 1922 et 1945 et, au sens large, la doctrine politique qui a servi de fondement à l’expérience italienne et de modèle théorique à certains mouvements nés durant l’entre-deux guerres.
Exaltant les valeurs de la famille, du travail, de la solidarité nationale, de la domination des intérêts nationaux dans tous les domaines, de l’ordre et de la discipline, les fascistes rejettent le pouvoir de l’argent et la démocratie libérale, considérée comme corrompue et inefficace. L’épanouissement de l’idéologie fasciste s’inscrit dans un contexte, celui de la montée des nationalismes consécutifs à la Première Guerre mondiale et à la crise économique de 1929, et dans un mouvement global, celui de la recherche d’une troisième voie, alternative au capitalisme libéral et au communisme marxiste, dans le cadre d’une révolution conservatrice.
La conquête du pouvoir
En tant que phénomène historique et modèle politique, le fascisme est apparu en Italie après la Première Guerre mondiale, dans un contexte de crise économique et de déception liée aux traités de Saint-Germain-en-Laye (1919) et de Rapallo (1920), considérés par beaucoup d’Italiens comme une trahison par rapport aux gains territoriaux qui avaient été promis à l’Italie par les Alliés lors de son entrée en guerre (mai 1915). Le vide politique laissé par l’effondrement des Empires austro-hongrois et ottoman, le choc de la révolution russe contribuent également, mais dans une moindre mesure, à créer un climat d’instabilité propice à l’émergence du fascisme.
Le mot fascisme est employé pour la première fois par Benito Mussolini en 1919 ; le terme fait référence aux faisceaux (fasci), assemblage de verges liées autour d’une hache, qui représentait l’unité civique et l’autorité de Rome. Personnalité complexe, Mussolini, créateur en 1919 des Faisceaux italiens de combat, puis fondateur