Le fils puni

1112 mots 5 pages
A la fin du Guépard de Luchino Visconti, au cours de la séquence du bal, le Prince Salina s’isole dans la bibliothèque. Ce passage est extrêmement important : il est celui où le Prince prend conscience de son vieillissement. Et puisque Visconti a choisi d’arrêter son film avec l’épisode du bal, il faut que ce vieillissement s’accélère jusqu’au moment où le Prince s’agenouillera devant la camarde. C’est donc un moment d’une grande densité émotionnelle puisque c’est lui qui met en mouvement ce processus mortel.
La scène figure dans le roman dont le film est l’adaptation ; Lampedusa y précise un détail que reprend le film. Au mur de la bibliothèque est suspendue une copie d’un tableau de Greuze. Dans le scénario comme dans le roman, la toile est intitulée La Mort du Juste. Aucun titre n’est mentionné dans le film qui fait du tableau le personnage central de la scène.
La toile est le deuxième volet d’une séquence picturale, La malédiction paternelle articulée en deux tableaux, Le Fils ingrat, puis Le Fils puni que l’on peut voir au Musée du Louvre. Le principe des tableaux « en pendants » est narratif puisque le diptyque constitue un récit à condition d’être complété par ce qui n’est pas montré.
Comme chacun sait, l’expression des sentiments caractérise l’art de Greuze. Elle forme un des aspects majeurs de la peinture du XVIIIe siècle et elle est au cœur de la critique d’art de cette période. « C’est le programme d’une pathognomonie des passions et d’une physiognomonie des caractères qui se formule », remarque Jean Starobinski. Cette pensée n’est pas sans contradiction avec l’image de la nature qui se transforme au XVIIIe siècle. Starobinski observe que :
Chez ceux-là mêmes qui condamnent, au nom de la diversité naturelle, la typologie de la forme idéale, l’on voit donc subsister une rhétorique du sentiment, qui tend à établir des types moraux ou passionnels assez peu diversifiés. De là cet art singulier, dont l’exemple le plus frappant est l’œuvre de Greuze

en relation

  • Landart
    1608 mots | 7 pages
  • Projet professionel / réalisation antoine mayet
    2288 mots | 10 pages
  • Commentaire valérie rouzeau pas revoir
    1990 mots | 8 pages
  • Analyse seurat un dimanche après-midi à l’île de la grande jatte
    458 mots | 2 pages
  • Tkherbik
    649 mots | 3 pages
  • lecture analytique: chapitre 9 Marthe était morte (Le diable au corps - Raymond Radiguet)
    1160 mots | 5 pages
  • Acrc intermarché sa vilmurier
    1748 mots | 7 pages
  • Aide anthologie
    1281 mots | 6 pages
  • Mini benpons
    417 mots | 2 pages
  • Peut-on aboutir à une disparition des préjugés?
    1180 mots | 5 pages
  • Kandinsky
    1040 mots | 5 pages
  • souvenir de la nuit du 4
    640 mots | 3 pages
  • Molière
    1391 mots | 6 pages
  • Synthèse
    831 mots | 4 pages
  • Les prospections du système judiciaire de demain pour la tunisie
    1250 mots | 5 pages