Le flambeau vivant
« Le flambeau vivant »
Question : Que représentent les yeux de la femme aimée ?
Introduction
- Présentation (trop) longue de l’auteur :
Bien que proche des romantiques avec lesquels il partage la conception du poète déchiffreur du monde et l’expression du mal de vivre, Charles Baudelaire est attiré par le désir de perfection de la forme du
Parnasse : il dédie d’ailleurs ses Fleurs du mal à Gautier, le « poète impeccable ». Pour autant, Baudelaire n’appartient ni à l’un, ni à l’autre de ces courants littéraires et annonce le symbolisme : sa poésie, très imagée, met en scène les correspondances, c’est-à-dire les accords qui existent entre les différentes sensations et entre le monde réel et le monde spirituel.
« La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers. » (« Correspondances »)
Constamment déchiré entre « Spleen et Idéal »(titre de la première section des Fleurs du mal),
Baudelaire traduit cette dualité dans ses poèmes. Les poèmes sur les femmes illustrent eux aussi cette pensée de Baudelaire : « il y a en tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan » ( Mon Cœur mis à nu). Ainsi la femme, et donc l’amour, est parfois synonyme de paradis artificiel, un moyen éphémère d’échapper au spleen ; parfois, elle est idéalisée et incarne l'amour spiritualisé qui répondrait à la quête ardente et nostalgique d'un au-delà sentimental, correspondant à une mystique de l'amour. Si Jeanne Duval inspire des poèmes plein de sensualité :
« Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau ! » (« Le Serpent qui danse »),
Mme Sabatier sera l’inspiratrice de poèmes d’amour éthéré dont « Le Flambeau vivant ».
- Présentation courte : Charles Baudelaire, poète du XIXe