Le développement économique des États-Unis depuis leur indépendance s’est nettement démarqué du reste de l’Occident. Les conjonctures sociales, économiques et politiques au commencement du XXe siècle font naître un nouveau mode de production. Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis détiennent une influence marquante en ce qui a trait des relations internationales, de l’économie et de la culture. Leur puissance hégémonique fait en sorte que le modèle fordiste soit emprunté pour la reconstruction de l’Europe et deviendra le mode de production dominant dans l’Occident. Cependant, le Fordisme ne se limite pas à être un mode de production. L’analyse portera sur la nature et les fonctions du Fordisme en tant que mode de régulation sociale.

Dans un premier temps, l’objet d’étude sera analysé sous la perspective d’une coopération tripartiste[1] nécessaire à l’instauration du régime. D’une part, l’industrie est appelée à changer son mode de production pour former une nouvelle forme de concurrence. À l’intérieur même de l’industrie, la propriété change de nature et n’exerce plus les mêmes fonctions. D’autre part, l’État est appelé à modifier ses fonctions à son tour. Entre autres, le gouvernement doit s’investir dans l’établissement de politiques monétaires de relance de l’économie et doit rendre le crédit accessible. Enfin, les troisièmes acteurs sont les centrales syndicales. Ceux-ci sont impliqués dans la revendication de mesures sociales plus adéquates pour les travailleurs. Parallèlement à l’analyse, les arguments seront soutenus par certaines théories d’auteurs qui se sont penchés sur la question tels que Thorstein Veblen, Dorval Brunelle et Robert Boyer.

Le secteur industriel de la société s’est modifié sur plusieurs plans avec l’arrivée du mode de régulation fordiste. La bourgeoisie moderne disparaît et laisse place à la grande industrie, dite la corporation. Bien que cette apparition date de la fin du 19e siècle, elle est à