Le front populaire
Daniel Guérin, l’auteur de l’ouvrage Front populaire, révolution manquée a appartenu au milieu des années 30 au mouvement de Gauche Révolutionnaire (tendance de la SFIO) de Marceau Pivert, puis plus tard à la création de la PSOP (Parti Socialiste Ouvrier et Paysan). Dans son œuvre, il cherche une synthèse du marxisme et de l’anarchisme souhaitant ainsi trier le meilleur des deux idéologies.
En 1920, 15 ans après la création de la SFIO, une majorité est en faveur de la scission du parti dans le but de créer la Section Française de l’Internationale Communiste, ce qui sera chose faite à l’issu du congrès de Tours. Léon Blum, partisan de la minorité et leader de la SFIO depuis 1919 défendra jusqu’au bout l’unité du parti. Selon lui, c’est le socialisme démocratique qui doit subsister afin d’empêcher la quête du pouvoir par l’action révolutionnaire. Cette phrase célèbre résume un « pacifisme » clairement revendiqué : « Nous sommes convaincus jusqu’au fond de nous-mêmes que pendant que vous irez courir à l’aventure, il faut que quelqu’un reste garder la vieille maison. »
Depuis la fin du Congrès de Tours de 1920, 68% sont en faveur de la création de la SFIC qui deviendra par la suite le PCF. Au départ, le nouveau parti communiste français a comme principe identitaire une opposition à la SFIO mais à partir de 1932 et de l’arrivée de Maurice Thorez le parti se stabilise et en 1934, le PCF change de stratégie en décidant de s’allier avec les autres partis de gauche pour faire face au fascisme grandissant suite à la victoire des nazis en Allemagne en 1933 et à la tentative de coup d’Etat des ligues factieuses d’extrêmes droites. Tout de suite après cette émeute, les forces de gauche s’unissent autour de l’antifascisme et partout en France se constituent des comités antifascistes. L’initiative ne vient pas seulement des partis politiques mais c’est toute une population qui prend conscience des