Le futurisme
« Tout bouge, tout court, tout se transforme rapidement. Un profil n’est jamais immobile devant nous, mais il apparaît et disparaît sans cesse. »
Umberto Boccioni, 1910
« L’histoire est fatalement, à nos yeux, une faussaire, ou tout au plus une misérable collectionneuse de timbres-poste, de médailles et de monnaies truquées. »
F. T. Marinetti, Nous renions nos maîtres les symbolistes, derniers amants de la lune, 1910
« Le passé est nécessairement inférieur au futur. Nous voulons qu’il en soit ainsi »
F. T. Marinetti, Nous renions nos maîtres les symbolistes, derniers amants de la lune, 1910 Ces formules, provocatrices, sont celles de Marinetti et Boccioni, deux chefs de file du mouvement futuriste, italien, qui reste peu connu. Pourtant, il s’agit du premier mouvement d’avant-garde du XXème siècle. L’avant-garde désigne ce qui joue ou prétend jouer un rôle de précurseur par ses audaces. Le futurisme est fondé en Janvier 1909, à Milan, par l’écrivain Tommaso Marinetti et existe officiellement jusqu’à sa mort en 1944. Ce n’est ni une école de peintre, ni une école de littérature mais un mouvement révolutionnaire qui vise à instaurer une nouvelle approche du monde en général et de l’art en particulier. C’est un projet anthropologique : repenser l’homme dans sa confrontation avec le monde de la machine, de la vitesse, de la technologie. Pour Marinetti être futuriste veut dire adapter la vie humaine à la politique du devenir et du progrès. Et l’art, pour suivre cette voie, doit être relié a la vie. Comment le futurisme a-t-il inscrit le mythe de « l’art-vivant » dans l’histoire de l’art moderne ?
I. LA FONDATION DU MOUVEMENT, UNE VOCATION REVOLUTIONNAIRE
A) Le manifeste de 1909