Le gai savoir de l'acteur
Brecht disait avec raison de Shakespeare : « Dommage qu'il soit beau, même à la lecture : c'est son seul défaut, mais il est grave. » Il avait raison. Une oeuvre théâtrale valable, paradoxalement, devrait ne pas plaire à la lecture et ne révéler sa valeur qu'à la réalisation scénique. On me dira ce qu'on voudra : c'est en les voyant jouer sue les planches que des pièces comme Dom Juan ou le Tartuffe de Molière me sont apparues comme des chefs-d’œuvre. [...] Que dire alors de Ruzzante ? Quel hypocrite voudrait me faire croire qu'il s'agit d'une grande oeuvre littéraire ? Pendant des siècles, les textes de Beolco sont restés ensevelis, parce qu'ils ne correspondaient pas aux canons littéraires, ils étaient impossibles à classer : des oeuvres en dialecte qui traitaient de sujets comme la faim, le sexe, la misère, la violence... rien à voir avec le « sublime