Sujet : Le héros de roman peut-il être médiocre ?

Depuis des siècles, dans le roman, le héros est un être qui se distingue par sa grandeur d'âme, la force de son caractère, ou encore sa haute vertu. Le mot héros est un terme qui date de l’Antiquité, et qui était attribué aux hommes d’un courage et d’un mérite supérieur. Par opposition, dans le récit romanesque, le héros peut être moyen, rabaissé, ou même méprisé. On peut alors se demander si un héros de roman peut être médiocre ou si, au contraire, il reste en permanence cette personne idéalisée ? Ainsi, nous constaterons tout d’abord que le héros de roman est un personnage traditionnellement admirable et admiré, puis nous montrerons ensuite qu’il peut également être un personnage médiocre.

Un héros, est traditionnellement associé à quelqu’un d’extraordinaire, rythmant un récit dont il est le principal acteur. Le lecteur demande à ce qu’un héros ne le déçoive pas. C’est le cas dans Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, où le jeune Gascon d’Artagnan va s’opposer au premier ministre. Il est ainsi montré comme quelqu’un de combatif, prêt à tout et n’importe quoi, et devient impressionnant aux yeux du lecteur. Le héros peut être emblématique, il vient alors de l’épopée et de la mythologie. A cette époque, les héros sont représentés comme des êtres pleins de bravoure et de courage. Dans la mythologie grecque par exemple, « Orphée », l’homme à la lyre, tente de récupérer sa femme Eurydice tuée par une morsure de serpent. Il va alors, héroïquement, réussir à convaincre le Dieu Hadès, de la laisser quitter le royaume des Enfers, à la condition de ne pas se retourner pour la regarder avant d’être retourné dans le monde des vivants. Orphée n’y parviendra pas mais aura malgré tout un statut de héros exceptionnel. Dans le récit, le héros a essentiellement un rôle de repère. Il est le personnage que l’on suit tout au long du roman, une sorte de guide. Dans Les liaisons