Le jeu de la feuillée, maroie
2543 mots
11 pages
Le jeu de la Feuillée, D’Adam de la Halle, a certainement été composé entre 1276 et 1277 en picard. Le théâtre profane du XIIIe siècle est pour la littérature un véritable laboratoire. Le Jeu de la feuillée met en scène Adam, le poète, vêtu en clerc, sa famille, ses voisins, et trois fées. Adam de la Halle mêle dans cette pièce le motif merveilleux du repas de fées, invitées sous la feuillée par les chrétiens, et le thème du congé, qui est traité sur un ton grinçant, dans un style vif et familier. Ce jeu riche et polysémique (la feuillée est à la fois la loge de verdure de la statue de la Vierge au marché d'Arras, et la "folie", très présente) est un théâtre vivant, mêlant satire et merveilleux, burlesque et quotidien. Notre extrait se situe au début de la pièce, Adam veut prendre congé pour aller faire ses études à Paris, mais on lui dit que c’est impossible à cause de sa femme, Dame Maroie, il va alors se livrer à des considérations peu flatteuses à son égard. Quel message faut-il voir dans ce portrait contrasté ou les stéréotypes s’accumulent ? Adam se livre à une sorte de blason décrivant Maroie jeune et belle, reprenant les codes du Blason, mais en même temps compare cette image de femme idéale à ce qu’elle est devenue en vieillissant, non sans une ironie grinçante. Finalement ce long monologue semble être une remise en question des valeurs courtoises de l’époque.
Ce portrait véhicule nombres de clichés de l’époque sur les femmes et sur les gouts du temps. On peut dire qu’à travers cette description Adam de la Halle semble élaborer un véritable blason adressée à une femme idéale, typique du XIII siècle.
La description de la dame Maroie n’est pas sans nous rappeler l’art du blason qui consiste à décrire élogieusement la femme aimée dans un poème. Le monologue d’Adam est en effet rimé, suivant le schéma aab bba et est constitué d’octosyllabes. Adam exalte les beautés de la dame en utilisant nombre d’hyperboles « Ne Dieus ne venist mie a kief/De faire un